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Elodie Bernigal

Merci Gérard Authelain, musicologue, pour ce chouette retour sur l'album "A rebours"

Gérard Authelain, musicologue, écrivain, pédagogue de la musique et membre du jury de l'Académie Charles Cros, nous livre ses premières impressions après écoute de "A rebours" , dernier album d'Ello Papillon ! Un grand merci à lui pour sa disponibilité, son écoute et sa bienveillance.


ELLO PAPILLON... A rebours


J’ai pour habitude de ne pas rédiger quelques mots à la sauvette, mais j’écoute toujours au moins deux fois les CD quand il s’agit d’exprimer ce qui n’apparaît pas nécessairement à la première écoute et qui se dévoile quand on prend le temps de revenir.


Deux écoutes donc de Ello Papillon.


La première, je la fais toujours sans regarder le livret donnant les paroles et la liste des artisans de la production. Avec Ello Papillon – A rebours (ou sruober A…), ce qui m’a « parlé » en premier, ce sont les arrangements, pour leur diversité, leur variété, l’ampleur des sons qui se déroulent dans les développements crescendo, ou leur sobriété se limitant parfois à une basse, comme dans leur contraste. Ce que j’apprécie, en outre, dans l’ensemble du CD, c’est qu’ils sont imprévisibles, si on fait l’effort de les écouter pour eux-mêmes indépendamment de leur place dans leur orchestration.


A cette « matière » musicale, j’apprécie le rythme, toujours présent, musclé parfois (Mon sang Tôt) mais ne prenant jamais le pas sur l’arrangement. A Rebours m’a particulièrement intéressé dans la pratique difficile du parlé-rythmé, pour sortir des conventions habituelles et garder au texte sa force poétique, tout en étant porté par une musique qui va plus loin que le simple riff mis en boucle.


La preuve que pour moi que je n’avais pas besoin de commencer par « regarder » les paroles pour « voir de quoi ça parle » : Mon Hêtre donne la réponse. La voix, bouche fermée ou avec des phonèmes pas nécessairement compréhensibles, suffit à nous transporter. Et puisque l’on parle musique, je suis content de voir la place donnée à la mélodie. Non seulement parce qu’elle ne manque ni d’audace ni de diversité, mais aussi parce qu’elle est volute, mouvement, et surtout ne craint pas les polyphonies. Mon Hêtre, ou Un coin de Ciel Bleu, par exemple, sont particulièrement bien venues.


Dans le même ordre d’idées, et concernant la voix, les différents registres (tels qu’on les voit dans En sourdine), ne passent pas inaperçus. J’ai été accroché par la voix en bouche fermée dans L’essentiel : cela démontre combien le jeu instrumental, qu’il soit au violon, au piano ou avec n’importe quel son au synthétiseur, peut être mélodie et pas seulement accompagnement ou ornementation.


Bravo pour cette réalisation.

Gérard Authelain



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